Le footballeur Riyad Mahrez, sujet de débat en Algérie

Un penalty manqué, une implication dans le premier but algérien face à la Guinée équatoriale à Oran en Algérie, le 5 septembre (2- 0), une prestation générale assez moyenne saluée par les applaudissements polis d’une partie du public du stade Miloud-Hadefi puis un forfait pour cause de blessure à un genou pour le déplacement au Liberia le 10 septembre (0-3).
Après presque huit mois d’absence, le footballeur Riyad Mahrez a effectué un retour en demi-teinte, et plus bref que prévu, avec la sélection nationale lors des qualifications pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025, qui se déroule au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
La dernière apparition du joueur de l’équipe d’Al-Ahli, en Arabie saoudite, sous le maillot blanc des Fennecs remontait au 23 janvier et la défaite face à la Mauritanie (0-1), lors du premier tour de la CAN 2024, en Côte d’Ivoire. Le capitaine algérien, remplaçant au coup d’envoi, s’était alors montré particulièrement discret lors de ses quarante-cinq minutes passées sur la pelouse de Bouaké.
Le talentueux gaucher avait alors été la cible de nombreuses critiques de la part de la presse et des supporteurs, certains souhaitant même qu’il prenne sa retraite internationale. Le sélectionneur bosnien Vladimir Petkovic – successeur de Djamel Belmadi – ne l’avait pas convoqué ensuite pour les deux matchs amicaux du mois de mars, face à la Bolivie (3-2) et l’Afrique du Sud (3-3), ni en juin pour affronter la Guinée (1-2) et l’Ouganda (2-1) en qualifications pour la Coupe du monde 2026.
Son absence lors de ces quatre rencontres avait évidemment fait l’objet de nombreux commentaires, le cas du champion d’Afrique 2019 étant toujours particulièrement observé en Algérie. Ses performances autant que sa vie privée, comme l’observe Nasser Bouiche, ancien joueur du Mouloudia Club d’Alger et de l’équipe nationale (42 sélections) : « On a autant parlé de ses matchs avec Al-Ahli que de son récent mariage, de ses sorties ou de sa publicité pour un parfum. C’est le lot des stars. Et malgré son statut, si ses prochains matchs avec l’Algérie ne sont pas à la hauteur des attentes, certains n’hésiteront pas à remettre en cause sa présence en sélection. Il n’y aura sans doute pas d’indulgence. »
L’annonce de la sélection de l’ancien attaquant de Manchester City pour les duels face à la Guinée équatoriale et au Liberia n’a toutefois soulevé aucun débat enflammé. « Il y a eu assez peu de bruit autour de sa convocation, alors qu’il y en a eu beaucoup quand il n’était pas là. Sa convocation est donc apparue logique », intervient Yazid Ouahib, chef du service des sports du quotidien El Watan. Walid Sadi, le président de la Fédération algérienne de football avait, lui, annoncé en juin que Vladimir Petkovic et Riyad Mahrez « allaient se rencontrer prochainement » afin d’envisager la suite de la carrière internationale du joueur formé au Havre.
Celle-ci a finalement eu lieu et a permis de rassurer le sélectionneur sur la motivation et l’état de forme de l’attaquant de 33 ans, après une CAN ivoirienne où il était apparu émoussé. « Même s’il n’évolue plus dans un des meilleurs championnats du monde, il reste un joueur de très haut niveau, expérimenté et un leader pour les jeunes de l’équipe. L’Algérie ne peut pas se passer d’un tel talent, un des meilleurs footballeurs de son histoire », résume l’ancien international Billel Dziri (81 sélections).
L’actuel entraîneur de l’Union sportive de la médina d’Alger n’accorde cependant aucun blanc-seing à l’ailier pour son avenir en sélection. « Ses qualités sont une chose, mais la principale question est sa motivation. Qu’en sera-t-il lorsqu’il faudra aller disputer des matchs en Afrique subsaharienne, parfois sur des terrains difficiles, sous une forte chaleur en pleine journée ? », interroge-t-il. Il aurait été possible d’obtenir un premier élément de réponse si le joueur n’avait pas déclaré forfait pour la rencontre au Liberia. Mais l’Algérie jouera au Togo en octobre et en Guinée équatoriale en novembre, et il est fort probable que Vladimir Petkovic fasse de nouveau appel à lui pour ces déplacements.
Alexis Billebault
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